Entre oud électrique et kouitra, passé et présent s’entrelacent. Nuba Nova transforme la Nouba en un rituel sonore où tradition et audace contemporaine s’unissent pour célébrer la poésie et l’esprit d’Al Andalus.
Entre oud électrique et kouitra, passé et présent s’entrelacent. Nuba Nova transforme la Nouba en un rituel sonore où tradition et audace contemporaine s’unissent pour célébrer la poésie et l’esprit d’Al Andalus.
Meryem Koufi a étudié le répertoire arabo-andalou dès son enfance en Algérie. Formée à la kouitra - rare luth à 4 doubles cordes - par un des derniers maîtres de cet instrument, Tarik Hamouche, elle a joué et chanté plusieurs années durant au sein d'écoles de musique arabo-andalouse d'Alger, notamment la très prestigieuse Es-Soundoussia où se sont formées Lamia Maadini, Beihdja Rahal... Elle a contribué à l'enregistrement de neuf albums de Beihdja Rahal et est aujourd'hui une artiste référence dans ce répertoire.
Mehdi Haddab possède comme Meryem Koufi les clefs de la tradition et s'est doté d'une formation classique au oud auprès de maîtres égyptiens, turcs et tunisiens. Il fait le choix d'électrifier son instrument et avec celui-ci, d'inventer un monde neuf, tonique et mutant. Avec ses groupes DuOud et Speed Caravan, il explore des croisements où s'entrechoquent tradition et création - Peter Gabriel le repère très vite et l'invite à rejoindre son label Real World.
La Nouba, poésie allégorique qui évoque la fragilité des choses et des êtres, mélange subtilement le sacré et le profane, la spiritualité et de sensualité, le mysticisme et la raison. L’Al Andalus est l’apogée culturelle, entre le VIIIe et le XVe siècles, de la péninsule ibérique sous domination musulmane. Meryem Koufi et Mehdi Haddab proposent une relecture audacieuse et inspirée de ce legs séculaire.
Nuba Nova
Dans la foulée d'un premier album, Nuba Nova 1 (éd. Buda Musique), dédié à l’École d'Annaba et dans lequel Mehdi Haddab conviait, le maître Hamdi Benani, les deux artistes font le pari de s'emparer de la nouba traditionnelle de l’École d'Alger et proposent une relecture audacieuse et inspirée de ce legs séculaire. Avec le soutien de l’Institut français d’Algérie, l’album Nuba Nova 2, enregistré entre la France et l’Algérie (sortie prévue au dernier trimestre 2025) sera porté et coproduit par le Label Buda Musique/Gilles Fruchaux.
Prolonger l'esprit d'al Andalus
La péninsule ibérique sous domination musulmane connaît un apogée culturel marqué par un équilibre entre puissance politique et militaire, richesse et éclat de la civilisation. Entre le VIIIe au XVe siècles Séville, Grenade, Cordoue, sont des foyers intellectuels constitués au sein de cours royales et de cénacles intellectuels. Ils accueillent érudits musulmans et juifs du monde islamique, et s’y développent sciences, arts et philosophies, œuvres architecturales majeures. Musulmans et Juifs, y célébrant l’amour courtois et l’élan vers le Divin.
À travers cette création, il s’agit d’entrevoir une dimension de l’épicurisme arabo-andalou qui fut l’une des gloires de la civilisation de l’Occident arabo-musulman. Son expression musicale et poétique – la musique arabo-andalouse – véritable pont entre les deux rives et les différentes communautés, s’étendit dans les pays du Maghreb. Elle fut également à l’origine de l’école des troubadours en Europe, par l’introduction à la fin du XIe siècle, de la poésie d’amour courtois, le « fine amor ».
Ce projet se veut une invitation à revisiter un chapitre de l’histoire culturelle universelle, porteur d’un dialogue entre les cultures, ayant traversé le temps.
Bruno Ralle : Basse, Clavier
Skander Besbes : Guitare électrique, Machines
Léo Spiritof : Ingénieur son.
Avec les soutiens de : Les Suds, Institut du Monde Arabe, Institut Français, Spedidam, DRAC PACA, Région PACA, Département des Bouches-du-Rhône.