Le festival JEST offre cette année invite l’Atelier des Artistes en Exil pour co-programmer une soirée mêlant musique, performance et exposition, réunissant les artistes internationaux soutenus par les deux structures.

La soirée promet d’être riche en échanges créant un véritable dialogue qui célèbre la diversité et la création contemporaine. Un événement qui résonnera certainement par sa portée artistique et humaine. Au programme une création inédite entre le danseur, rappeur et slameur Wadee (SY) & l’artiste aux mille talents Vanda Forte ; une exposition du peintre, illustrateur et performeur Mahmood Peshawa (IQ) ; une performance dansée d’Anastasiya Zinovieva & Elizaveta Vitkovskaia (Ru) ; des sets entre dark disco  du producteur, dj et artiste visuel  Sarv (PS) et techno punk d’Arsai (RU).

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Mahmood Peshawa (IQ)

Exposition

Dans son pays d’origine, le Kurdistan irakien, l’artiste Peshawa Mahmood travaillait sur différents médiums allant de la peinture à des œuvres monumentales dans l’espace public,
questionnant le système politique irakien et ses dérives. Il réalise, par exemple, un travail à l’échelle d’une route de 36 km, en 2007, afin de sensibiliser au mauvais état de la route et ses
dangers pour les usagers. À travers ces œuvres, il souhaite créer une confrontation entre l’art et l’humain. En réunissant un lieu, un matériau et un message, il cherche à faire réagir les spectateurs sur des sujets qui l’animent.

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Il s’intéresse également aux endroits où l’art n’est pas présent, en questionnant cette absence par une œuvre qu’il y implante : selon lui, dans ces endroits, l’art existe mais doit être rendu
visible. En parallèle de ce travail dans l’espace public, il a développé une pratique de peinture abstraite, liée à une recherche purement picturale et technique, qui continue de l’influencer aujourd’hui.

Sur la route de l’exil qui le conduit, en 2016, à pied du Kurdistan irakien jusqu’à Marseille, en passant par les camps de réfugiés en Serbie et la prison en Hongrie, il réinvente sa pratique
artistique en privilégiant des dessins rapides réalisés sur des matériaux éphémères ou de récupération. Ne pouvant communiquer, échanger encore comme il le souhaiterait, il dessine sans cesse des visages, entre autres sur des centaines d’assiettes en carton, post-its, des morceaux de papier.

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« Dessiner pour garder le lien, le souvenir, l’expression des émotions ressenties, observée. Quitter mon pays, tout quitter, partir vers de nouveaux horizons plus
sécurisants s’est d’abord traduit par le rétrécissement de mes espaces, le dénuement de mes moyens matériels. Dessiner des visages avec peu de moyens en peu de temps, c’est conserver uniquement l’identité propre d’un individu, les traits émotionnels que sa vie trace, creuse, modèle.”
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Aujourd’hui installé à Marseille, Peshawa Mahmood redéploie son travail de manière monumentale dans l’espace, suivant les lieux qu’il intègre. Utilisant des supports et matériaux de récupération, considérés comme non « nobles », il crée des installations in situ qui reflètent son parcours de l’exil. En parallèle, il réalise de nombreuses performances de dessin, comme par exemple, au musée d’art contemporain de Marseille [mac] en 2023, cherchant à créer une connexion directe et intime avec le public.

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